Source: Pagina Siete
4 octobre 2010
Rosario Paz M. / La Paz
Le gouvernement exportera des produits de l’industrialisation de la coca en 2014.
Le gouvernement bolivien destine 1,7 millions de $US pour la construction de l’usine du Chapare; pour celle des Yungas le financement approche 1,2 millions de $US
En 2014 commenceront les premières exportations des produits dérivés de la coca qui seront élaborés dans la première fabrique industrielle de la feuille millénaire qui commencera a produire en novembre dans la localité de Padre Samo, municipalité de Villa Tunari, tropique de Cochabamba.
“Après la troisième année de production en usine on pourra pénétrer les marchés extérieurs, c’est à dire en 2014 ou 2015”, indique au journal Pagina Siete César Santos, technicien à l’Unité d’Industrialisation de la coca, de la Direction Générale de Commercialisation et d’Industrialisation de la coca (Digcoin). L’Argentine et l’Espagne sont deux marchés potentiels, selon Santos, et la Chancellerie au travers de ses consultants a déjà commencé la recherche de marchés, y compris dans des pays signataires de la Convention de Vienne qui condamne l’usage de la coca et qui l’inscrit en 1967 sur la liste des stupéfiants.
“La Convention de Vienne stipule que l’on peut commercialiser des dérivés de la coca tant qu’ils ne contiennent pas plus de 0,01% de cocaïne”, a-t-il précisé.Evo Morales a tenu la promesse, faite en 2006, d’industrialiser la coca.
L’engagement consistait en la construction de deux usines, une au Chapare et l’autre aux Yungas de La Paz. Pour la première, le Gouvernement a consacré environ 1,7 millions de $US du programme”Evo tient ses promesses, la Bolivie change”: 10% de ces ressources correspondent à la contrepartie de la Coordinatrice des Six Fédérations du Tropique de Cochabamba qui dirigera l’usine. Le dirigeant de cette organisation cocalera, le sénateur Julio Salazar (MAS), dit qu’il espère que toute la production de ses sociétaires pourra ravitailler en feuilles cette usine. Santos a expliqué que la capacité maximum de l’usine est de 25.000 “taques” annuels (567 tonnes de coca). Il a précisé que l’industrialisation sera progressive, compte tenu que la coca devra être issue de culture biologique, condition requise pour l’exportation.
Lucio Copa, un autre technicien de cette unité, a dit que les producteurs devaient changer leur manière traditionnelle de cultiver pour une façon plus naturelle qui rejette l’utilisation de produits chimiques, pour cela il faut commencer par la conscientisation et la formation. Il existe déjà des cultures biologiques sur les communes de Shinahota et EntreRios (Cochabamba) et La Asunta, Chamaca, Chicaloma, Irupana, Chulumani Arapata, Milluhuaya, Soapiquilo, Coroico et Inquisivi (Yungas).
L’Unité d’Industrialisation a réalisé une étude de marché qui a défini sept directions de production: boissons énergisantes, matés, caramels, pains, onguents et pommades, huiles de table, aliments. Ces produits seront combinés à des fruits et des plantes produits dans la région. Actuellement il existe des initiatives privées qui produisent des sirops, liqueurs, farine, pommades, matés et boissons énergisantes comme le “Coca-Colla”, qui ont besoin du soutien du gouvernement.
13 initiatives privées industrialisent l’arbuste. La Direction Générale de Commercialisation et d’Industrialisation de la Coca (Digcoin) a répertorié 13 entreprises, certaines sont grandes ou moyennes, d’autres plus petites ou artisanales et se consacrent à la production de dérivés de cette feuille millénaire. Le chef de l’Unité de Commercialisation, José Luis Antezana, précise que ce nombre tend à augmenter parce qu’il y a encore des demandes d’inscription.
Il a expliqué que les entreprises doivent obtenir une autorisation pour acheter la matière première industrialisée par Adepcoca, a La Paz, ou Sacaba, a Cochabamba, après avoir rempli les conditions.
Ces entreprises sont Inproal SRL, Ecocaranavi Ltda, Inalfa, Industria Viejo Roble, Coincoca, Ingacoca, Laboratoire Alfa Ltda, Coca Social, Naturaleza, Icori, Bodegas Mariani SRL, Productos Alimenticios Plot, et Compartiendo lo Natural SRL.