Source: L’Union
16 juillet 2010
Certaines coïncidences sont un peu trop bien faites pour être dues au hasard… On ne la fait pas au procureur de Laon, Olivier Hussenet, qui n’a pas cru un traître mot de l’histoire racontée, hier, à la barre du tribunal correctionnel par Joffrey Vinchon, pour expliquer comment il s’était retrouvé en possession de produits stupéfiants, alors qu’il est actuellement détenu. « Vous nous menez en bateau, ces 22 grammes d’héroïne vous appartiennent, tout simplement », a tranché le représentant du parquet sans faire beaucoup plus de commentaires, avant de requérir une peine de 10 mois de prison. Les juges n’ont pas accordé plus de crédit au jeune Ternois de 20 ans qui a été condamné à 9 mois d’emprisonnement, ce qui ne fera qu’allonger une période de détention qui devait prendre fin en mai 2011.
Contraint à faire la nourrice
Le 2 juin dernier, lors d’une fouille à corps précédant une fouille de cellule, les surveillants pénitentiaires retrouvent sur Joffrey Vinchon un sachet contenant de l’héroïne. Il explique alors que cela ne lui appartient pas, qu’un autre détenu l’a contraint à garder ce sachet, sous peine de représailles. « La coïncidence est un peu grosse quand on sait que vous-même êtes accro à cette substance. Cet homme que vous ne connaissez pas et qui ne vous connaît pas, d’après ce que vous nous racontez, a tout de même pris un gros risque en vous confiant de l’héroïne que vous auriez pu consommer… » avance le président Éric De Valroger face à un prévenu qui s’obstinera à dire qu’il a, ni plus ni moins, été contraint à faire la nourrice. Le magistrat de conclure : « Il faut choisir son camp, de qui doit-on avoir peur en priorité ? De ses codétenus ou de l’institution judiciaire ? »