Source: Le Figaro
24.09.2010
Des élus locaux de droite, de gauche et centristes ont demandé aujourd’hui à Paris que l’Etat adopte les mesures juridiques permettant l’ouverture, “au moins à titre expérimental”, de salles de consommation de drogue en France.
“A aucun moment, on ne s’engage en faveur de la dépénalisation. Il s’agit simplement d’un geste de réduction des risques” encourus par les toxicomanes (transmission du sida ou de l’hépatite, meilleurs soins, prévention), a précisé Patrick Padovani, médecin et adjoint UMP au maire de Marseille Jean-Claude Gaudin, lors d’une conférence de presse commune des élus.
L’association Elus, Santé Publique & Territoires (ESPT), qui rassemble des élus UMP, MoDem, Nouveau Centre, Verts, PS et PCF, a travaillé sur le sujet depuis un an, interrogeant une vingtaine d’experts et se rendant à Bilbao (Espagne) et Genève (Suisse), où des salles de consommation de drogue existent déjà. Principale conclusion d’ESPT : “Il est souhaitable que l’Etat adopte les dispositifs juridiques permettant aux collectivités qui le souhaitent de créer, au moins à titre expérimental, des centres de consommation”, selon un communiqué.
Le fonctionnement des salles, réservées aux “usagers majeurs” et respectant l’anonymat, associerait “les autorités policières et judiciaires (…) à cette expérimentation et à la définition d’un nécessaire équilibre entre les impératifs de santé publique et de sécurité publique”. “L’addiction est une maladie et il faut donc prendre en charge la maladie” via ces lieux, qui “sauvent des vies et améliorent la situation des riverains”, a assuré le docteur Laurent El Ghozi, maire adjoint (PS) à Nanterre et président d’ESPT.