Le rapport de la délégation de la Coalition Européenne pour des Politiques de Drogues Justes et Efficaces (ENCOD) au Sommet Ministériel de l’ONU sur les Drogues qui avait lieu à Vienne du 10 au 13 mars.
Lire l’appel d’ENCOD pour un moratoire dans la politique des drogues
Écoutez la conference de presse d”Encod
Avec Andreas Holy, Fredrick Polak, Terry Nelson, Beatriz Negrety, Adriana Rodriguez, Lennice Werth, Chris Conrad, Mikki Norris.
Compte rendu de la manifestation organisée le 11 mars par l’ENCOD, HCLU, INPUD
Par Peter SAROSI, Hungarian Civil Liberties Union
Tôt le mercredi 11 mars, à l’ouverture du Sommet de l’ONU sur les drogues qui se tenait dans le Centre International à Vienne, une manifestation a permis de sensibiliser l’ensemble des délégations officielles des Etats membres présentes le 11 et le 12/03 pour discuter de l’efficacité des politiques à l’oeuvre pour le contrôle des stupéfiants et pour y adopter une nouvelle Déclaration.
En dépit des lourdes preuves de son échec et des conséquences délétères de la “guerre à la drogue”, il n’y avait aucune surprise à attendre des gouvernements qui ne se risqueraient pas d’en finir avec un indécrottable principe “restons fermes avec les drogues”. Le brouillon de la Déclaration ne mentionnait même pas la “Réduction des Risques”, qui est sans conteste la seule politique ayant permis de réduire les conséquences sanitaires de l’usage de drogues et les décès par overdose !
Comme nous nous y attendions, les gouvernements ont choisis la mauvaise direction, en reprenant grosso-modo les mêmes slogans désastreux et irréalistes de la Déclaration adoptée en 1998.
Cependant, nous, militants antiprohibitionnistes et activistes pour une réforme des conventions sur les stupéfiants, avons saisi l’occasion de rappeler aux délégués gouvernementaux tout en prenant l’opinion publique à témoin, que le régime instaurant un contrôle international des drogues ne fonctionne pas et qu’il est urgent et nécessaire que s’élabore une nouvelle politique basée sur les droits humains fondamentaux et la réduction des risques.
Nous pensons que nos actions sont un succès : tous les délégués officiels et les journalistes présents ont pu voir nos banderolles “STOP the global war on drugs” (STOP la guerre mondiale aux drogues) “Harms reduction saves lives” ‘la réduction des risques sauve des vies” et “Prohibition does not work” (la prohibition est un échec). Nous avons aussi exposé nos meilleurs affiches issues d’un concours sur le thème des “conséquences inattendues”, que la Police a toléré deux jours durant, permettant ainsi à chaque personne entrant dans le bâtiment de l’ONU de lire nos messages.
Nous remercions toutes les personnes enthousiastes qui ont participé à cet événement, plus particulièrement les membres de l’INPUD et de Youth Rise présents avec les propres banderoles, et toutes les personnes qui sont entrés dans nos cages symbolisant l’exclusion et l’isolement réservé aux usagers de drogues illicites.
A 9h du matin, sur place, une conférence de presse s’est tenue pour donner la parole aux représentants des différents réseaux présents (HCLU, INPUD, ENCOD, Students for Sensible Drug Policy), tous soulignant l’immense fossé entre les objectifs onusiens et la réalité de la politique en matière de drogues. Symboliquement, chaque intervenant s’est exprimé depuis l’intérieur d’une cage. Pour ajouter au décorum, des containers remplis d’urine étaient mis en exposition afin de souligner l’absurdité de la “guerre à la drogue”.
Enfin, pour que chacun reparte avec un souvenir particulier de cet événement, nous avons distribué des faux-billets type Dollars US à l’éfigie du Directeur exécutif de l’UNODC Antonio Maria Costa. Au dos de ce billet signé par le réseau international du crime organisé “In mémoriam Al Capone Trust”, un petit texte félicitait les gouvernements pour le maintien dans l’illégalité de certaines drogues assurant ainsi une source de revenus exonérée d’impôts.
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Pour voir le reportage photo de l’INPUD
Un grand merci à Adriana Rodriguez, Andréas Holy, Beatriz Negrety, Felix Barra, Frantisek, Fredrick Polak, Maria Magdalena Ramnek, Marisa Felicissimo, Richard Bichler et Terry Nelson qui composaient la délégation d’ENCOD à l’intérieur et à l’extérieur de l’enceinte des Nations Unies et à tous les militants de l’INPUD, du HCLU, ainsi qu’aux personnes venues des Etats-Unis et d’ailleurs présentes à l’évènement.
La conférence de presse concluant ces journées d’action à Vienne, organisé au Café Landtmann s’est admirablement bien déroulée en présence de 8 journalistes de la presse écrite et audiovisuelle.
Andréas Holy a rappelé la situation de Chakib El Khayari, et une lettre adressée aux autorités marocaines a même été donné en mains propres aux représentants de la délégation de ce pays.
Si vous ne l’avez pas encore fait, adressez cette lettre au Roi du Maroc. Nous envisageons d’autres actions pour accentuer la pression sur le gouvernement Marocain. Restez vigilants et contribuez du mieux que vous pouvez à sa libération.
2019 marquera le dernier soubresaut, tellement il est quasi sûr que nous verrons la fin de la prohibition avant cette date.
Rendez-vous à Vienne l’an prochain.