18.04.2013
Aujourd’hui, Dominique Broc a été condanné a 6 mois avec sursis et une amende de 2.500 euro. Il ferá appel.
DÉCLARATION DES AMIS DES CSCF
Nous sommes des citoyens français, de toutes couches sociales, de toutes professions, de toutes tendances politiques et de tous âges. Nous sommes allés à l’école de la République et nous avons intégré ses valeurs. Chaque jour, nous sommes dans l’illégalité en consommant et en cultivant du cannabis. Pourtant, aujourd’hui tout comme nous, plusieurs millions de citoyens en consomment. La loi en vigueur n’est plus adaptée. Il n’y a pas de société sans drogue, cela depuis la nuit des temps, soit pour améliorer ses performances, se relaxer, se soigner ou supporter la douleur, oublier ses tourments, dormir paisiblement etc. C’est pour ces raisons que nous demandons officiellement la reconnaissance des Cannabis Social Clubs en France.
Nous sommes des îlots composés d’adultes réfléchis, responsables de nos actes, conscients de nos devoirs, qui pour des raisons diverses estimons que c’est notre liberté. Nous n’attentons en aucune manière à autrui en consommant du cannabis. Nous n’offensons en rien la société. Nous nous soustrayons au trafic, dont bizarrement on ne parvient jamais à coincer les premiers échelons. Nous défendons une prévention réaliste basée sur l’information.
Un Cannabis Social Club, c’est la garantie d’une filière régulée, totalement transparente de la production à la consommation, non lucrative, éthique, et respectueuse de l’environnement. C’est la garantie d’une distribution encadrée, non incitative, responsabilisant les usagers majeurs et préconisant une consommation modérée et diversifiée afin de limiter les conduites addictives. C’est la garantie de l’émergence de données inédites et pourtant essentielles sur le plan épidémiologique comme sur le plan botanique ou médicinal. C’est la garantie pour nos membres de disposer tout au long de l’année de fleurs de chanvre de qualité. C’est la garantie de faire respecter notre droit à l’autogestion de la filière cannabique par l’union de milliers d’usagers en France, dans la mesure où celle-ci est nettement plus profitable à l’individu et à la société en terme de santé publique que la politique répressive actuelle, au demeurant inefficace.
Nous prônons une « autoproduction contrôlée ». Notre volonté est de collaborer avec les autorités en toute transparence. Nous voulons être crédibles et irréprochables. Nous avons décidé de nous engager collectivement et solidairement afin d’imposer par un acte de désobéissance civile les changements nécessaires à la mise en place des Cannabis Social Clubs à la française. Si par hasard on décidait de nous poursuivre, nous exigerions de l’être collectivement et nous demanderions à être jugés en tant que producteurs de stupéfiants en bande organisée par la cour d’assise spéciale prévue à cet effet. Nous sommes prêts pour un éventuel procès, mieux, nous ne demandons qu’à être jugés.
Nous voulons protéger la jeunesse en interdisant l’accès aux mineurs. Nous voulons développer des actions d’éducation à l’usage et de réduction des dommages avec le soutien d’associations militant pour la régulation de la filière. Nous voulons promouvoir l’utilisation de moyens d’administration non nocifs comme les vaporisateurs. Nous voulons dépister les usagers problématiques et les orienter vers les professionnels compétents. À terme, nous voulons collaborer avec les autorités dans un souci commun de régulation et de lutte contre la mafia au nom de l’éducation à l’usage et de la prévention des abus liés à l’usage.
La fin raisonnable et raisonnée de la prohibition permettrait de contrôler la qualité des produits circulant sur le territoire français. Elle permettrait d’en terminer avec le cannabis coupé avec divers produits nocifs pour la santé. Elle porterait un coup dur au trafic et à l’économie informelle. Elle libérerait du temps pour les services de police qui pourraient se concentrer sur la lutte contre les mafias et les dangereux criminels. Il est temps que nos gouvernants l’entendent et se réconcilient avec une grande partie de la population.
Le domicile de Dominique Broc, porte-parole des Cannabis Social Clubs Français, a été perquisitionné le 21 février. Les plants de cannabis et le matériel de culture appartenant à son club ont été saisis, ainsi que son matériel informatique et son téléphone mobile. L’initiative entreprise avec la constitution des Cannabis Social Clubs Français visait à démontrer qu’une évolution du cadre de la loi était possible. Le CSCF, partisan de la transparence, n’a jamais cherché à faire mystère de ses activités. Les gendarmes locaux et la DCRI n’ignoraient pas qu’il défendait une autoproduction responsable, solidaire et raisonnée, afin de combattre les trafics et le marché noir.
Nous soutenons Dominique Broc devenu malgré lui le bouc émissaire d’une prohibition obsolète que le bon sens devrait mettre rapidement en débat public. Nous sommes tous à ses côtés et nous continuerons de promouvoir une alternative aux dégâts d’une politique qui a largement démontré son impuissance. Le 8 avril 2013, à Tours, nous passerons tous en jugement moralement avec lui.