Source: La Gazette Du Maroc
N° 578 ,23 au 29 mai 2008
3 Questions à Chakib Al Khayari, Président de l’Association Rif pour les Droits de l’Homme
Qu’est-ce que vous a poussé à lancer le débat pour la légalisation de la culture du cannabis dans le Rif?
La légalisation de la culture du cannabis est une solution économique pour un problème politique. Chacun des signataires de la plate-forme, a sa propre lecture du problème. Quand l’Etat éradique la culture du cannabis sans réelle alternative pour la population, il ne combat plus la pauvreté. Autre point important, quand l’Etat combat la culture du cannabis, il ne s’attaque pas aux trafiquants. Or, la mafia se reconvertit vers la cocaïne, l’héroïne, les psychotropes ou le trafic d’armes.
Le problème n’est pas le cannabis, mais les barons de la drogue.
Que proposez-vous pour remédier à cette situation?
Il y a déjà eu des expériences similaires dans divers pays dans le monde. Le chanvre indien est utilisé pour diverses activités artisanales. Selon les conventions de l’ONUDC, les pays qui ont des cultures de produits narotique, doivent constituer des offices nationaux pour pouvoir acheter les récoltes et traiter les produits,afin de fabriquer de la morphine ou tout autre produit pharmacologique à base de substances prohibées.
Mais l’Etat a proposé des cultures alternatives au lieu du cannabis?
L’ONUDC note que cette politique a échoué. Alors pourquoi ne pas orienter la culture du cannabis vers des secteurs bénéfiques économiquement et socialement. L’apparition sur marché Marocain de drogues dures, comme la cocaïne ou la morphine, est un signal d’alarme. Nous voulons trouver une solution à ce problème.