Anvers, le 28 novembre 2014
À Esbjörn Hoernberg,
Président du Comité Viennois des Organisations Non-Governmentales (VNGOC)
Vienne
Cher Esbjörn Hoernberg,
Le 18 novembre dernier, nous recevions un message de votre part, nous demandant de réagir quant à une nouvelle proposition de création d’un Groupe d’Action (Civil Society Task Force, ou CSTF) censé représenter la société civile lors des préparations à venir de l’organisation de l’UNGASS (session extraordinaire de l’AG des Nations Unies) sur les drogues, en 2016.
La date limite pour la réception de notre réponse était fixée au 21 novembre, soit 3 jour après, et le dépôt de candidatures devait se faire au plus tard le 28 novembre (mais a aujourd’hui été rallongé d’une semaine).
Nous vous informons que nous ne pouvons accepter cette proposition, et les procédures de décision y -relatives.
ENCOD représente la section européenne d’une coalition internationale d’ONG (ICN) qui consiste en plus de 400 organisations qui, depuis 1998, œuvrent pour la Justice et l’efficacité des politiques en matières de drogues.
En tant que coalition véritable de citoyens concernés & affectés par les politiques relatives aux drogues, nous croyons en une approche participative offrant de la transparence et une égalité de chances.
Les actuelles politiques des drogues bancales et contreproductives n’ont pu se maintenir qu’à cause de processus décisionnels qui n’ont jamais intégré les trois approches mentionnés ci-dessus.
Malheureusement, les mêmes critiques peuvent être adressées aux modus operandi aussi bien du VNGOC de Vienne que du NYNGOC de New-York.
Aucune autre conclusion n’est envisageable, alors qu’après de nombreux appels aux organisations de la société civile pour qu’ils adhèrent au VNGOC et NYNGOC, et par là qu’ils “contribuent au développement des politiques internationales des drogues”, il est soudainement décidé (et communiqué 3 jours avant le délai) que le nouveau CSTF, chargé de mettre en pratique cette aspiration, ne comptera pas plus de 26 membres. Le reste des organisations restera sur les bas-côtés pour observer.
Parmi ces 26 représentants, agréés par le président de l’Assemblée générale, 22 proviendront d’«ONG» et les quatre autres seront issus des « populations concernées ». Ainsi, la proportion de citoyens, quotidiennement confrontés aux conséquences des politiques des drogues (les consommateurs, producteurs, les populations qui ont à souffrir de la violence quotidienne de la guerre aux drogues) n’est que de 4 sur 26. Les autres sont des « experts » professionnels.
L’immense majorité des membres du VNGOC sont des organisation qui, bien qu’agissant au nom de la « société civile », sont financées par des agences gouvernementales, ou des mécénats privés ; c’est un secret de polichinelle…
Nous ne voyons donc pas quelle légitimité accorder à cette proposition, qui n’apparait que comme un effort mal déguisé de sélectionner certaines « voix citoyennes » bien précises.
ENCOD et l’ICN ont donc décidé d’élaborer leur propre stratégie pour mettre sur pied une implication réelle de la « société civile » dan la préparation et l’organisation de l’UNGASS de 2016, hors de ce CSTF. La semaine prochaine, un délégué d’ENCOD assistera à la session de la CND de Vienne, et présentera, outre cette déclaration, des propositions concrètes sur ces moyens d’implication.
Cordialement,
Le directoire d’ENCOD :
Enrico Fletzer, président
Derrick Bergman
Elina Hanninen
Janko Belin
Joep Oomen