Une note personnelle provenant d’Enrico Fletzer
Certains membres italiens d’Encod on demandé au comité directeur de commenter la première proposition parlementaire faite par plus de 300 membres du Sénat italien et de la Chambre des Députés, où la proposition est à son plus haut avec environ 220 adhérents
L’Italie est la patrie de Machiavel. L’Italie a toujours été un endroit intéressant pour l’incubation d’idées nouvelles et, parfois, de phénomènes effrayants tels que le fascisme et certains nouveaux mouvements politiques. La politique également est multifacette, et ce qui semble positif aujourd’hui peut facilement être transformé en quelque chose de négatif demain.
Par exemple, il y a une discussion, qui proviendrait de la sphère réformiste, qui propose d’éventuellement bannir la vente de graines de cannabis.
Il est évident que tout ce qui vient du parlement doit être examiné de façon critique et dans le cas de la proposition de loi sur le cannabis, les activistes sont divisés entre ceux qui s’opposent au projet, pensant qu’il ne mènera, au mieux, qu’à une solution de monopole capitaliste et les groupes qui suivent cela en termes plus positifs mais qui ne feront probablement que déléguer l’action à l’inter-groupe parlementaire en espérant qu’il puisse faire passer une loi décente. La mobilisation n’est pas si forte, à cause notamment des divisions sectaires passées qu’ENCOD a toujours essayé de gérer et qui existent encore. Mais à chaque assemblée d’ENCOD, aussi à cause de nos bonnes règles et pratiques, les groupes italiens se sentent la plupart du temps très bien ensemble dans un esprit positif. Ce miracle est plus difficile chez soi. Personne n’est prophète dans son pays !
Nous n’avons pas de boule de cristal. Il est certainement positif que, pour la première fois en Europe, la légalisation du cannabis soit discutée ouvertement. Cela n’était jamais arrivé.
Certains Italiens avaient propagé par le passé de fausses déclarations faisant croire qu’ENCOD allait s’ouvrir aux multinationales ou aux monopoles d’État. Nous considérons que ces rumeurs n’ont aucun fondement et qu’elles ont été propagées par des personnes rapportant ce qu’elles croient et non ce qu’ENCOD déclare et soutient.
La liberté de cultiver a été et sera toujours une de nos revendications politiques principales et notre bataille. Naturellement, comme dans le cas de la discussion en Italie, si des individus et des associations peuvent obtenir le droit de cultiver des plantes pour un usage personnel et non-lucratif, du cannabis dans ce cas, nous les soutiendrons. Ce droit pourrait aussi être considéré comme une solution positive pour peut-être diminuer la criminalisation et la stigmatisation des usagers.
Après un an d’audiences, le 25 juillet, ce jour qui, par coïncidence, marque la fin du fascisme en Italie avec l’arrestation de Mussolini, le Parlement a commencé à se pencher sur un projet de loi qui pourrait en ce moment être défini comme une forme affaiblie de monopole d’État sur le cannabis «récréatif» et public. Il devra être taxé et réglementé. Permettant aux citoyens de cultiver jusqu’à 5 plants femelle et détenir 15 grammes chez eux et 5 grammes dans les lieux publics où la consommation resterait illégale. Les Cannabis Social Club d’au maximum 50 membres devraient aussi être autorisés. Les deux formes soumises à un enregistrement préalable au service des impôts, ce qui est un point controversé. Mais si la loi n’est pas déformée en ce qui concerne la culture personnelle ou collective, elle serait un changement d’importance majeure.
Le marché serait plus ou moins entièrement taxé et réglementé par le gouvernement.
Il y a eu quelques critiques provenant de certains activistes. Par exemple sur l’enregistrement des cultivateurs et des CSC.
Nous maintenons notre position qui était celle d’accueillir favorablement toute proposition garantissant le droit de cultiver des plantes sans but lucratif. Et puisque nous n’interférons pas avec des activités économiques, selon la Constitution italienne, l’initiative privée ne s’oppose pas à l’utilité publique et contribue au bien être commun.
Nous devons être actifs et vigilants en septembre quand les discussions reprendront pour de bon à la Chambre des députés italienne, quelques 90 députés supplémentaires étant nécessaires pour voir cette proposition acceptée. Il est aussi vrai qu’il y a eu environ 2000 amendements sur cette proposition non gouvernementale, la plupart venant de fondamentalistes catholiques et de droite. Actuellement, les principaux groupes politiques soutenant la proposition de légalisation du cannabis sont le mouvement Cinque Stelle et la gauche, tandis que très peu de députés conservateurs la soutiennent et que les députés du Parti Démocratique du gouvernement semblent divisés à parts égales.
Fondamentalement, nous devrons suivre les discussions d’un oeil critique et mettre en avant la proposition indiscutable d’ENCOD, la « Liberté de Cultiver ! »