“Le législateur est coupable de non-assistance à personne en danger”
Les lois sur les drogues se discutent dans nombre de pays. La connaissance avance, et les dégâts de la prohibition sont assez manifestes pour que d’autres voies soient explorées ici ou là.
En 2004, le Parlement européen votait un rapport du député italien Giusto Catania, demandant que l’Europe fasse l’effort d’évaluer sérieusement le résultat de trente ans de prohibition, et en tire les conséquences qui s’imposent.
Une politique dont l’objet ne serait pas de réduire les risques découlant de la prohibition des drogues est une politique criminelle. La réduction des risques suppose une approche tolérante et non répressive. Il s’agit de quitter le terrain des préjugés pour apprendre à mieux vivre avec les drogues, en adoptant une approche pragmatique. Harceler les jeunes, remplir les prisons, concentrer les efforts de la police sur ces tâches non seulement inutiles mais nuisibles, voilà ce qui doit cesser.
Se soucier des usages thérapeutiques de certaines plantes, en particulier du cannabis, n’est pas un luxe, mais une nécessité pour ceux qui souffrent de maladies graves. Ces plantes interdites pourraient être d’un grand secours. En les banissant le législateur est coupable de non-assistance à personne en danger.
De même, dans le monde entier, la prohibition des drogues alimente les guerres et le terrorisme, déstabilise les démocraties et soutient les dictatures.
Toute société doit évoluer si elle ne veut mourir. Depuis trente ans, des politiciens démagogues préfèrent agiter le chiffon rouge des drogues plutôt que de faire l’effort de comprendre.
Depuis trente ans, la France recule.
Nous appelons à une nouvelle politique des drogues, audacieuse, innovante, qui ouvre les portes de l’avenir plutôt que de nous enfermer dans le passé.
Ici et maintenant, en France, en Europe, comme dans le monde entier, il est grand temps de changer de cap pour en finir avec le drame de la prohibition des drogues.