Chers amis cannabinophiles,
Improvisation de dernière minute, le programme du 18 juin étant un peu chamboulé cette année, avec un rassemblement à Caen, pour le Ras’Art, où sont prévues trois journées de rencontres cannabiques.
A Paris, le traditionnel rassemblement sur les pelouses de la Villette s’est rebaptisé « 18 JOINTS », et appelle à une « manifestation sur l’herbe », de 15 heures à 22 heures, avec 18 joints à 18 heures !
Une journée de débats, avec un espace de parole permanent autour d’un micro et d’une sono.
Plusieurs séquences sont prévues : d’abord et avant tout, une rencontre internationale, où sont invités les activistes cannabiques du monde entier, pour une nouvelle édition du « Paris international cannabis meeting ». Pour raconter la situation dans leur pays et échanger leurs expériences, renouant avec la première journée internationale du cannabis, à Paris, le 18 juin 1993, à partir de laquelle le mouvement s’est développé ou relancé dans nombre de pays.
Si on partait à l’époque de zéro, ce n’est plus le cas aujourd’hui puisque le mouvement international a provoqué des évolutions dans beaucoup de législations à travers le monde, et d’abord aux Etats-Unis, progressivement, depuis l’adoption de la proposition 215 en Californie, il y a plus de vingt ans maintenant, en 1996, sous l’impulsion de Dennis Perron et de notre ami Dale Gieringer, de NORML-California, dont on espère qu’il sera là, comme en 1993 ou en 2013, où il était revenu fêter les vingt ans de notre première rencontre internationale.
On souhaiterait voir pour ce 18JOINTS des militants de tous pays ayant vécu des évolutions, comme en Tunisie récemment, où les peines pour consommation de cannabis ont été drastiquement réduites, et de nombreux fumeurs libérés de prison. Ou au Canada, qui devrait être, après l’Uruguay, le deuxième pays au monde à légaliser. Bientôt, comme au Maroc, où les débats publics et l’actuelle révolte du Rif pourraient inciter à de prochaines réformes.
En France, on discute de l’instauration de contraventions pour les fumeurs de cannabis, vues par certains comme « un pas en avant » vers la légalisation, et par d’autres, au contraire, comme une sur-pénalisation, le délit de consommation n’étant que rarement poursuivi alors que les amendes pleuvront. On espère avoir des témoignages d’Espagne, où la loi permet depuis longtemps d’infliger de lourdes amendes en cas de consommation dans l’espace public, ou d’Israël, où cette mesure a été adoptée il y a peu et présentée comme un début de légalisation.
Une deuxième séquence de débats sera consacrée à la situation française, avec un nouveau président qui, comme le précédent, s’est déclaré dans sa campagne opposé à toute légalisation. Une opinion qui devra changer, car la majorité est désormais en faveur d’une évolution de la loi. On a même pu enregistrer un fait nouveau lors de cette campagne où tous les candidats de gauche se sont prononcés pour une légalisation, non seulement, comme jusque-là, les écologistes, mais aussi les socialistes, la primaire de la « belle alliance populaire » ayant plébiscité Benoît Hamon sur cette base, mais aussi Mélenchon avec la France insoumise derrière lui –tous se sont prononcés pour une légalisation. Des représentants de ces divers partis sont invités à participer au débat « Quelle réforme pour la France aujourd’hui ? ».
Les sondages accordent pour la première fois une large majorité aux partisans d’une légalisation ou dépénalisation. C’est une situation nouvelle, dans laquelle le débat sur la nature des réformes envisagées se pose. Les propositions de lois élaborées jusqu’ici sont toutes basées sur l’idée d’unmonopole d’Etat. D’un autre côté, des militants font la promotion du modèle associatif des cannabis social clubs. Ce sera le lieu de discuter sur la loi qu’on voudrait, et de réfléchir aux qualités ou défauts des diverses solutions proposées.
On peut s’étonner de voir comment le cannabis thérapeutique aura été évacué du débat. Une troisième séquence d’information sera donc prévue sur la situation du cannabis médical, du point de vue législatif, mais surtout du point de vue de ses applications.
Des personnes utilisant le cannabis à fin thérapeutique témoigneront. « Je me soigne au cannabis » sera le titre de cette séquence, où tous sont invités à prendre la parole pour témoigner de leur usage médical du cannabis, de leur façon de consommer et des résultats qu’ils obtiennent. « Je me soigne au cannabis » sera dédié à la mémoire de Jérôme Tétaz, décédé cette année après avoir héroïquement combattu sa myopathie plus de vingt ans grâce au cannabis et non moins longtemps milité pour la reconnaissance de ses usages thérapeutiques.
Un point sera aussi fait sur l’autre grand sujet oublié, le chanvre et ses mille usages, dont Alexis Chanebeau fera une présentation. Ce sera pour lui l’occasion d’exposer son livre, avec maintenant son édition anglaise « All you need is hemp ».
Seront également là les éditions Trouble-fête, les éditions du Lézard et l’Esprit frappeur, pour un « premier salon du livre sur l’herbe ». Le livre cannabique dans tous ses états. Une salve de rééditions et de surprises sont à prévoir, cartes postales, affiches, images cannabiques à gogo. Tous les éditeurs ou graphistes dédiant leur œuvre au cannabis sont invités à installer leur « expo sur l’herbe », pour la « fête du livre et des images sur l’herbe ». L’ami Kiki a déjà dit qu’il en serait.
De même si des partis politiques ont des points de vue réformateurs à défendre, ils sont invités non seulement à participer aux débats mais à tenir un « stand sur l’herbe » avec leurs propositions.
Un dernier point : il y aura un espace de parole dédié, tout le long de l’événement, le micro restant à dispositions des intervenants, avec des moments spécifiques : la « rencontre internationale », le débat « Quelle réforme en France aujourd’hui ? », les témoignages « Je me soigne au cannabis », l’exposé sur « le chanvre et ses mille usages ». Le public intéressé par les débats est invité à se rapprocher du micro et de la sono, pour cette « conférence sur l’herbe », où tout participant sera invité à s’exprimer, les interventions brèves étant recommandées.
Les organisateurs remercient d’avance Distrilibre et Lady Long Solo, pour leur contribution à la préparation de cette « manifestation sur l’herbe »… pour ce « 18 JOINTS » et sa « rencontre internationale du cannabis à Paris ».
Un « Paris international cannabis meeting » – qui pourrait se tenir tous les ans, le dimanche le plus proche du 18 juin, pour une rencontre décontractée sur l’herbe. (Des interprètes seront prévus pour les intervenants en anglais.)
L’ensemble des prises de paroles seront enregistrées et diffusées en direct au cours de l’événement.
Toute personne voulant participer à la préparation de l’événement ou souhaitant y intervenir est priée de me contacter.
Cannabiquement vôtre,
Pour le comité d’organisation du 18JOINTS,
michel