26 juin, Jour International de la lutte contre l’usage illégal et le trafic illicite de drogues
Anvers, 26/06/2008.
À l’occasion du 26 juin, Jour International contre l’utilisation illégale et le trafic de drogues, la Coalition Européenne pour des Politiques de Drogues Justes et Efficaces (ENCOD) exige un changement radical dans les politiques de drogues actuelles et sollicite des politiques plus justes et efficaces pour gérer la production et la consommation de drogues et réduire les risques associés. La société civile doit prendre part à sa conception et à son évaluation. ENCOD est un réseau paneuropéen qui comprend plus de 150 organisations sociales et des experts individuels.
ENCOD dénonce les politiques de drogues prohibitionnistes basées sur les Conventions Internationales sur les Stupéfiants (de 1961, 1971 et 1988) qui ,non seulement ont été insuffisantes pour résister au trafic de drogues, mais ont contribué à son accroissement et à son renforcement. ENCOD indique que ce sont les maillons les plus faibles de la chaîne (consommateurs de drogues et cultivateurs), ceux qui souffrent d’une manière disproportionnée les effets nuisibles et contre-productifs des politiques de contrôle de drogues.
Comme l’affirme Virginia Montañes (présidente d’ENCOD) : « la stratégie anti-drogues s’est transformée tout au long des années en une guerre ouverte contre les personnes consommatrices. Les personnes touchées autant par les drogues que par les politiques, souffrent de la détérioration de leur santé, l’augmentation de l’exclusion et la stigmatisation et la violation des droits les plus élémentaires à cause d’une stratégie criminalisante imposée par les organismes internationaux – Conseil International des Stupéfiants (JIFE) et le Bureau des Nations Unies pour les Drogues et la Criminalité (ONUDD), et par leurs propres pays ». ENCOD indique que ces politiques répressives de la consommation criminalisent les usagers, en compliquant le respect de leurs droits et l’exercice de leurs devoirs comme citoyennes et citoyens et en les insérent à des processus d’exclusion qui, dans beaucoup de cas, sont irréversibles.
ENCOD regrette l’obstination des autorités internationales et étatiques dans des politiques de drogues coûteuses (70 milliards d’EURO par année, selon Ethan Nadelmann de la Drug Policy Alliance), fondées aucune analyse scientifique et qui ont raté tous leurs objectifs, au lieu de développer de véritables politiques centrées sur la santé publique, basées les Droits de l’Homme et sensibles aux différences.
Pour tout cela, ENCOD considère urgent et nécessaire un véritable changement dans les politiques de drogues. Les politiques alternatives de drogues ne doivent pas causer des dommages à la santé des consommateurs, ni menacer la subsistance des paysans dans les pays du Sud,mais doivent respecter les droits des citoyennes et des citoyens et tenir compte de leurs différences.
ENCOD exige aussi des changements dans la loi qui mettent frein à l’entrée massive de personnes utilisatrices dans les prisons ; l’ouverture du débat social avec tous les agents de la Communauté sur le règlement des substances non légalisées ; la redéfinition des stratégies de prévention adressées aux jeunes et à des personnes adultes, sur la base de critères intégratifs, réalistes et participatifs dans une démarche d’analyse ; l’innovation et l’extension des traitements des dépendances aux drogues à toute la population touchée et spécialement des plus vulnérables, comme salles de consommation ou programmes de dispense contrôlée de drogues.
ENCOD regrette le manque d’intérêt des gouvernements et de la Communauté internationale pour faciliter la participation de la société civile dans la conception et l’évaluation des politiques de drogues et exige la participation effective des organismes et des personnes touchées dans les espaces de prise de décisions sur les politiques de drogues de l’ONU, de l’Union Européenne et des gouvernements de chaque État.
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