Le 15 juin prochain nous assisterons à une réunion du groupe de pilotage de 6 représentants du Forum de la Société Civile chargé de la préparation de l’ordre du jour de la prochaine session du FSC ( en collaboration avec la Commission Européenne). Suivant le résultat de cette réunion nous proposerons d’organiser une ou plusieurs des rencontres suivantes au Parlement Européen et d’amorcer des contacts avec des eurodéputés susceptibles de collaborer à ces événements.
La proposition sera ensuite examinée lors de l’Assemblée Générale de Francfort
Ces événements pourraient être éventuellement associés ou organisés dans un ensemble ( par exemple lors de la prochaine réunion de la Commission des Stupéfiants à Vienne). Le public sera composé de membres du Parlement Européen ( la Commissions des Libertés Civiles, du Budget, de la Santé), de la Commission Européenne, du Groupe Transversal concernant les drogues, de médias et de citoyens intéressés.
Après l’AG de Francfort, nous contacterons des eurodéputés et leurs collaborateurs pour examiner la réalisation pratique et nous en saurons alors un peu plus. Pour l’instant c’est une proposition pour qu’ENCOD commence son action.
Les rencontres traiteront les sujets suivants:
1. POLITIQUE DES DROGUES: MISE A PLAT
L’Union Européenne, constituée de différentes politiques dans différents pays ayant des conditions démographiques, politiques et culturelles différentes, est un espace idéal pour comparer des politiques et apprendre de ses expériences positives ou négatives. Pendant de nombreuses années, les réformateurs des politiques de drogues ont proposé qu’on fasse un audit de cette politique. Que l’on mesure les impacts positifs et négatifs des actuelles politiques et des schémas alternatifs. Cependant, les gouvernements européens montrent peu d’enthousiasme pour mettre en place un tel audit. Pour cette raison, les acteurs de la société civile ou du monde académique devront le faire.
La conférence traitera des coûts et des bénéfices des actuelles politiques des drogues dans l’Union Européenne ainsi que des schémas alternatifs possibles, basés sur la régulation légale.
Intervenants : des experts des secteurs sanitaires, légaux, sociologiques et économiques du marché des drogues.
Objectif : obtenir un soutien politique suffisant dans le parlement européen pour élaborer un “audit officiel” de la politique des drogues dans l’UE.
2. LE TRIBUNAL DU CANNABIS
Le Tribunal du Cannabis se déroule sur plusieurs sessions. Dans chacune d’elles, deux experts présenteront des témoignages contradictoires sur un sujet spécifique. Ils doivent ensuite défendre leurs positions devant un public de gens concernés par le phénomène du cannabis ( consommateurs, représentants de l’industrie légale en rapport à la consommation de cannabis, citoyens concernés). Finalement, un jury d’experts officiels jugera la qualité des arguments de chacun ( et non le contenu de ces arguments).
Le Tribunal analysera des propositions pour une régulation légale du marché du cannabis qui ont été développées ces dernières années: coffee-shops, cannabis social clubs, dispensaires médicaux…
Intervenants : représentants d’établissements commerciaux ou non qui approvisionnent légalement en cannabis, ainsi que des opposants à sa légalisation ( société civile, partis politiques etc…).
Objectif : montrer les expériences et échanger sur les différents modèles de régulation du marché du cannabis dans l’UE et faciliter un débat large et sincère sur la prohibition internationale du cannabis.
3. UNE FEUILLE QUI PEUT CHANGER LE MONDE
Malgré des essais scientifiques qui prouvent que la feuille de coca est un produit inoffensif qui possède de nombreuses applications thérapeutiques, elle est, comme ses dérivés, classées comme substance interdite selon la Convention Unique des Stupéfiants de 1961. L’Union Européenne et les Etats-Unis continuent leur politique d’éradication incontournable et de substitution de culture en créant des conflits violents, tandis que la situation économique des producteurs de coca ne s’améliore pas et que l’offre illicite de cocaïne aux pays consommateurs ne diminue pas.
Le gouvernement bolivien a annoncé son désir d’augmenter le marché légal (pour la feuille de coca) afin de réduire l’impact du marché illégal (pour la production de cocaïne). Il a aussi présenté une proposition pour retirer la feuille de coca de la Liste 1 des substances contrôlées de la Convention Unique de 1961. En mars 2010, il a annoncé la mise sur le marché d’une nouvelle boisson à base de feuilles de coca, appelée Coca Colla, qui pourrait être commercialisée légalement dans le monde entier avec les mêmes marges que le Coca-Cola.
La conférence s’intègre à une stratégie de promotion de l’importation légale des dérivés de la feuille de coca en Europe, produits et commercialisés dans le respect de normes qui garantissent la protection de l’environnement et le partage équitable des profits réalisés entre tous les gens concernés.
Intervenants : autorités boliviennes, représentants de chefs d’entreprises, ONG, techniciens du commerce et de la loi, experts dans le commerce international et parlementaires.
Objectif : amorcer une chaîne d’événements tant en Bolivie qu’en Europe dans le but de promouvoir la commercialisation de produits issus de la feuille de coca en Europe dans un cadre de commerce équitable.