Source: Drogues News
09.05.11
Un petit parfum de victoire surnageait au milieu des effluves de pétards, ce samedi ensoleillé, de la place de la Bastille à la place Stalingrad, à Paris. A l’appel d’une quinzaine d’associations, quelques centaines de personnes étaient venues demander une « autre politique des drogues » à l’occasion de la Marche mondiale du cannabis, qui se déroulait simultanément dans 255 villes du monde, dont une dizaine en France.
Pas (encore) un mouvement de masse à la hauteur de ce qui peut se passer à New York, Madrid ou Toronto, mais beaucoup mieux que pour les précédentes éditions françaises. Pour Farid Ghehioueche, de Cannabis sans frontière, l’un des organisateurs:
« Avoir quinze organisations qui appellent à manifester dans dix villes françaises, c’est un succès. Maintenant il faut réussir à transformer cet essai dans l’année électorale qui vient. Nous devons aller provoquer les politiques qui, jusque-là, ont fait preuve de « couillardise ».
Autre succès de cette édition 2011, la diversité des associations appelant à manifester: « Le mouvement antiprohibitionniste marche enfin sur ses deux jambes », se réjouissait Fabrice Olivet, d’Asud. En effet, au-delà des associations se plaçant sur le terrain des libertés publiques (Cannabis sans frontières, Circ, Encod, Ligue des droits de l’homme) se trouvaient, pour cette dixième marche française, les associations de réduction des risques (Act-Up, AFR, Aides, Asud, Techno Plus). Une unité que l’on n’avait plus vue depuis les manifestations contre la loi de 1970 à la fin des années 90.
Comme toujours, les politiques, eux, se sont montrés discrets sur le sujet: seuls les Jeunes écologistes, le Mouvement des jeunes socialistes et le Mouvement les libéraux de Gauche appelaient officiellement à la manifestation. Plus surprenant, la police elle aussi s’est montrée plus que discrète dans le cortège parisien. La manifestation n’étant « ni interdite, ni autorisée » par la préfecture, elle s’est autorégulée, sans qu’aucun incident ne soit à déplorer.
De ce point de vue également, l’opération a été une réussite, montrant que les partisans de la dépénalisation (ou de la légalisation, c’est selon) ne sont pas les « pestiférés pour lesquels on voudrait [les] faire passer, mais des citoyens à part entière », selon les mots de Farid Ghehioueche.
Farid Ghehioueche à la Marche mondiale du cannabis à Paris le 7 mai (Arnaud Aubron)
Un petit parfum de victoire surnageait au milieu des effluves de pétards, ce samedi ensoleillé, de la place de la Bastille à la place Stalingrad, à Paris. A l’appel d’une quinzaine d’associations, quelques centaines de personnes étaient venues demander une « autre politique des drogues » à l’occasion de la Marche mondiale du cannabis, qui se déroulait simultanément dans 255 villes du monde, dont une dizaine en France.
Pas (encore) un mouvement de masse à la hauteur de ce qui peut se passer à New York, Madrid ou Toronto, mais beaucoup mieux que pour les précédentes éditions françaises. Pour Farid Ghehioueche, de Cannabis sans frontière, l’un des organisateurs:
« Avoir quinze organisations qui appellent à manifester dans dix villes françaises, c’est un succès. Maintenant il faut réussir à transformer cet essai dans l’année électorale qui vient. Nous devons aller provoquer les politiques qui, jusque-là, ont fait preuve de « couillardise ».
Autre succès de cette édition 2011, la diversité des associations appelant à manifester: « Le mouvement antiprohibitionniste marche enfin sur ses deux jambes », se réjouissait Fabrice Olivet, d’Asud. En effet, au-delà des associations se plaçant sur le terrain des libertés publiques (Cannabis sans frontières, Circ, Encod, Ligue des droits de l’homme) se trouvaient, pour cette dixième marche française, les associations de réduction des risques (Act-Up, AFR, Aides, Asud, Techno Plus). Une unité que l’on n’avait plus vue depuis les manifestations contre la loi de 1970 à la fin des années 90.
Comme toujours, les politiques, eux, se sont montrés discrets sur le sujet: seuls les Jeunes écologistes, le Mouvement des jeunes socialistes et le Mouvement les libéraux de Gauche appelaient officiellement à la manifestation. Plus surprenant, la police elle aussi s’est montrée plus que discrète dans le cortège parisien. La manifestation n’étant « ni interdite, ni autorisée » par la préfecture, elle s’est autorégulée, sans qu’aucun incident ne soit à déplorer.
De ce point de vue également, l’opération a été une réussite, montrant que les partisans de la dépénalisation (ou de la légalisation, c’est selon) ne sont pas les « pestiférés pour lesquels on voudrait [les] faire passer, mais des citoyens à part entière », selon les mots de Farid Ghehioueche:
Côté slogan, la continuité cette fois, avec des choses fleuries du genre: « Plus de hasch, moins de haine », « Non au gaz de shit, oui au cannabis », « On veut du bédo bio »… Mais tout de même, dans les tracts et les discours, la volonté de s’éloigner du seul discours sur la liberté individuelle du fumeur, qui porte peu, pour se placer sur un terrain qui devrait être au coeur de la campagne présidentielle 2012: la sécurité.
« Le message que nous voulons faire passer c’est que la prohibition est d’abord un facteur d’insécurité pour tous », explique ainsi Fabrice Olivet. Insécurité pour les usagers car la prohibition freine la prévention. Mais aussi insécurité pour les habitants des quartiers sensibles, car la prohibition encourage le trafic et tout ce qui s’en suit. Un thème cher au maire de Sevran, Stéphane Gatignon. Insécurité enfin pour les malades réclamant la légalisation du cannabis thérapeutique. Pour Laurent Appel (Asud):
« Si on prend en compte le coût de la prohibition et si on pose la question d’une meilleure utilisation des effectifs et des moyens financiers, il est évident qu’une réforme des politiques des drogues est urgente. »
En France, le défilé se déroulait également à Strasbourg, où se sont rassemblées une cinquantaine de personnes, à Cognac, où une quinzaine de courageux s’étaient donné rendez-vous, ou encore à Lyon, où a été tourné un reportage vidéo de France 8 Régional.
Prochain rendez-vous le 18 juin à 18h00 sur les pelouses du parc de la Villette, pour le plus gaulois « Appel du 18 joint ».